La collecte

À l’interface du monde agricole et des industries de transformation, la collecte et le stockage assurent la commercialisation des productions agricoles. Ces activités ancrées dans les zones de production, favorisent le maintien d’une économie de proximité tout en contribuant aux performances de la filière, y compris à l’export. 

En France, près de 500 entreprises collectent chaque année 90% de la récolte de céréales, le reste étant stocké à la ferme. Elles génèrent un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros et engendrent près de 44 000 emplois. 

La « collecte » est un terme générique familier au monde agricole qui recouvre en réalité quatre grandes activités.

  • La collecte des grains auprès des agriculteurs pendant la période des moissons,  
  • Le travail de ces grains : tri, nettoyage, allotements, analyses en fonction de critères qui déterminent leur qualité et, par conséquent, leur future valeur marchande : poids spécifique (rapport densité/volume), taux de protéines, aspects physiologiques
  • Leur conservation, dans le respect des normes et réglementations. L’organisme stockeur peut être amené à décortiquer les grains, les nettoyer, les sécher, et si besoin les désinsectiser,
  • Leur  commercialisation, en France et à l’international. 

Les acteurs de la collecte

Ces métiers sont opérés par deux catégories d’acteurs : 

  • Les coopératives agricoles (2/3 des volumes collectés) sont constituées d’agriculteurs adhérents qui mutualisent les moyens nécessaires au fonctionnement de la coopérative 
  • Les négociants agricoles (1/3 des volumes collectés) sont majoritairement des TPE-PME familiales auxquelles s’ajoutent quelques grands groupes, dont certains à dimension internationale. 

Pour exercer leurs activités, les coopératives et négociants agricoles doivent être déclarés en tant qu'organisme collecteur auprès de FranceAgriMer dans le cadre des dispositions du code rural. 

Du silo à l’utilisateur

Il existe en France plus de 7 000 centres de collecte et/ou de stockage répartis sur la territoire, principalement au cœur des zones de production céréalière mais aussi sur des sites stratégiques tels que les terminaux céréaliers des ports fluviaux et maritimes : Dunkerque, Nantes-Saint-Nazaire, Rouen-Le Havre, Bordeaux, La Rochelle, Fos-sur-Mer, Metz, Corbeil-Essonne... 

Le stockage joue un rôle de régulation des approvisionnements. Il permet de servir la demande des clients industriels à tout moment, tout au long de l’année, et pour tous les débouchés (alimentation humaine, alimentation animale, chimie du végétal…).
Les grains sont livrés aux sites de première transformation (moulins, semouleries, amidonneries, malteries, fabricants d’aliments pour animaux…) qui, dans la plupart des cas, sont situés à proximité des silos de stockage. Cette particularité fait de la filière céréalière française un secteur à fort ancrage territorial qui, de l’exploitation agricole à la transformation, contribue au tissu économique local et à l’emploi en zone rurale. 

Pour des clients plus éloignés et pour les marchés d'export, les céréales sont transportées par différents moyens (route, fer, fluvial) dans le cadre d’une approche logistique également gérée par l’organisme collecteur. 

La collecte au service des agriculteurs 

Les coopératives et négociants agricoles jouent également un rôle de conseil auprès des agriculteurs. Les conseillers agronomiques les accompagnent dans le choix des semences et de la conduite des cultures afin de les aider à répondre, à travers leur production, aux demandes du marché et à s’adapter aux contraintes et réalités locales (sol, climat…). 

Par ailleurs, les collecteurs remplissent une fonction de distribution d’agrofournitures (semences, produits de fertilisation et de protection des plantes) s'ils n'ont pas un rôle de conseil en amont. L’utilisation de ces produits se fait dans le respect de la réglementation définie à l’échelle européenne et nationale.

Enfin, différents services complémentaires sont proposés aux agriculteurs, tels que : 

  • la formation,
  • la mise à disposition d’outils d’aide à la décision (OAD) et d’équipements numériques, 
  • le stockage sécurisé de produits phytosanitaires et le recyclage des emballages,
  • le suivi des réglementations et l’information.

Les exportateurs

Ils représentent les structures (coopératives, négoces, groupes) exportant des céréales et produits céréaliers français en Europe et dans le monde. Ils sont situés partout en France et bien souvent positionnés à proximité d’axes stratégiques (fleuves, façades maritimes et ports, routes) en fonction de leurs modalités d’export : routier, fluvial, maritime.
Ils commercialisent à des clients, public ou privés, à l’étranger et sont reliés à ces derniers par un contrat (appelé Incograins) définissant les spécificités des marchandises (type de céréale et leur qualité), la date de livraison, le lieu de livraison, la quantité à livrer.